Tout le monde a déjà joué au tennis de table : lors des cours de sport à l’école, en vacances, ou avec des copains dans un garage. Pourtant, la discipline, qui fait office de véritable religion en Chine, reste relativement méconnue chez nous. À tort ? Absolument ! Car le ping, comme disent les initiés, est un sport complet, qui s’adresse à tous. Et ce ne sont pas les membres du Dëschtennis Diddeleng, le club de la localité du sud, qui vous diront le contraire.
Arrivés à l’école Boudersberg, nous tombons nez à nez avec un petit attroupement d’enfants. Ils ont 7 ou 8 ans, tout au plus. Les cours sont finis depuis longtemps déjà, la récréation n’est déjà plus qu’un lointain souvenir, mais ils sont là, bien présents, raquette à la main. Du coin de l’œil, Guido Tomassini les observe. Loin d’être un débutant, le président du Dëschtennis Diddeleng a fêté ses 50 ans de licence en 2018. C’est dire si le tennis de table, ça le connaît.
Véritable passionné, il entend bien transmettre le virus à la jeune génération : « l’idée est de les initier au ping-pong mais, avant tout, de leur faire découvrir le plaisir procuré par le sport » souligne Guido.
Bob Schreiner, lui, avait à peu près l’âge des garçons que nous avons croisés lorsqu’il a commencé le tennis de table : « je tapais des balles avec mon père à la maison, car nous avions une table. Puis vers 9 ans, j’ai voulu jouer en club ». À l’heure où la plupart de ses camarades se tournent vers les ultra-populaires football et basket, lui prend la route du Dëschtennis Diddeleng. 8 ans plus tard, il y est toujours, et n’entend pas le quitter de sitôt.
De l’émotion et des souvenirs inoubliables
Au détour d’un couloir, c’est Gilles Michely que nous rencontrons. Lui, est rôdé aux compétitions à l’étranger. Le pongiste a tenu sa première raquette à l’âge de 7 ans, pour ne plus la lâcher. Il n’en est pas à son premier exploit, mais nous ne pouvons que le féliciter pour la médaille de bronze (en double messieurs) qu’il vient de rapporter du Monténégro, où se déroulaient les Jeux des Petits États d’Europe (JPEE). « C’est toujours une fierté de pouvoir représenter le Luxembourg, émouvant même, lorsqu’on entend l’hymne national retentir » nous confesse celui qui a évolué quelques années en Allemagne avant de revenir dans le club dudelangeois où il a fait ses armes.
Lorsqu’on évoque avec lui ses souvenirs, il y en a un qui lui revient automatiquement en mémoire. Et pourtant, il ne date pas d’hier : « en 2003, j’ai terminé second lors des Championnats d’Europe Cadets à Paris. C’est quelque chose que je n’oublierai jamais ».
Des années plus tard, Gilles a en tous cas toujours la niaque, et ne compte pas faire de la figuration lors de la nouvelle saison qui s’annonce, que ce soit en coupe ou en championnat. Il faut dire, comme nous le rappelle Guido Tomassini, que le Dëschtennis Diddeleng a un rang à tenir : « nous venons de fêter notre 7e titre consécutif en championnat, et avons remporté la coupe à 6 reprises lors des 7 dernières éditions ». Ce n’est donc pas mentir si l’on dit que le club accueille des champions en puissance !
Assurer une continuité en formant de nouveaux talents
À 17 ans, Bob, pour sa part, s’apprête à s’entraîner tout au long de l’été car, d’ici quelques semaines, il découvrira la première division : « le niveau est plus élevé, c’est normal que je me prépare ». Le jeune homme ne compte toutefois pas changer son style de jeu pour glaner les victoires : « je suis dans l’attaque, parfois trop comme me le répète mon coach, au risque de commettre davantage de fautes. Mais j’essaye toujours de conclure le point rapidement, ça c’est certain ». Un jeu à l’image de celui qu’il idolâtre, Ma Long, champion du monde et champion olympique de la discipline, « un pongiste qui mise à la fois sur l’agressivité et la stratégie, et dont j’admire le jeu ».
À peine sorti de l’adolescence, Bob a encore sa carrière devant lui. Même s’il n’ambitionne pas de jouer au niveau international, il entend enchaîner les sets pour le plaisir. À 30 ans, Gilles, lui, sait qu’il a encore quelques belles années devant lui en tant que joueur professionnel, mais songe déjà à sa reconversion : « je pourrais devenir entraîneur. Mais quoiqu’il en soit, le jour où je devrai arrêter les matchs et la compétition, je sais que ce sera difficile car le tennis de table est mon premier amour ».
Guido, de son côté, s’apprête à vivre une nouvelle saison en tant que président, avec, toujours, la même volonté, « celle d’instaurer dans le club un esprit de camaraderie, tout en veillant à ce que toutes les générations se côtoient ». Désormais, comme il nous explique, les meilleurs jeunes s’entraîneront avec l’équipe première. Le regard déjà tourné vers l’avenir, l’homme le sait : la notion de transmission est extrêmement importante si le Dëschtennis Diddeleng veut rester l’élite du ping au Luxembourg.