Devant nous, des footballeurs américains qui s’entraînent. Face à ce spectacle, posés dans les tribunes du stade John F. Kennedy, nous avons l’impression d’avoir été transportés aux États-Unis. Vu le soleil et la chaleur étouffante, on pencherait pour la Californie. Pourtant, en cette chaude journée d’été, nous sommes bel et bien à Dudelange. Entre deux consignes à ses joueurs, Patrick Klein, coach de l’équipe des Dudelange Steelers, nous rejoint.
Patrick en impose par sa carrure. Assis à nos côtés, on se dit que ce n’est pas pour rien que son sport de prédilection, c’est le football américain. Pourtant, durant sa jeunesse, c’est d’abord le plus classique football qui avait ses faveurs. Jusqu’à ce que son cousin s’en mêle : « En tant que membre fondateur des Dudelange Steelers, il m’en parlait chaque fois que l’on se voyait, me disait de venir essayer. Il a réussi par me convaincre et, au final, je n’ai plus jamais quitté le club ».
On est alors en 1993, Patrick a 19 ans, et les Steelers s’appellent les Dragons. 26 ans plus tard, la passion est toujours intacte. De joueur, il est passé entraîneur en 2016. A ce poste, la saison qu’il vient de vivre avec le staff et les joueurs a été couronnée par une récompense que tous attendaient : l’accession à la D3 française. « Après deux années passées dans la Ligue Grand Est, et pour la première fois de notre histoire, nous allons jouer dans cette division. Ces derniers mois, nous avons énormément travaillé pour y prendre part. Nous y sommes arrivés, et c’est largement mérité ».
Dallas en ligne de mire !
Lorsqu’on aborde cette montée en D3 avec Patrick, il nous parle de « délivrance », de « beau moment ». Un de plus, qu’il pourra ajouter à la liste de ses souvenirs marquants. Parmi ceux-ci, il y a également les tournois à l’étranger auxquels l’équipe a pu participer ces dernières années. « J’y ai encore pensé il y a quelque temps, en revoyant les photos sur Facebook. Il y a 9 ans, nous sommes allés à Dublin, où nous avons affronté des équipes bien plus fortes que nous. Nous n’avons signé aucune victoire, mais cela reste inoubliable ».
Tout autant mémorable, l’escapade annuelle à Londres, qui accueille depuis plusieurs années quelques matchs de la NFL, la League du football Américain, sport national aux States. De l’autre côté de l’Atlantique, d’ailleurs, Patrick rêve de s’y rendre, un jour où l’autre, pour assister à une rencontre de son autre équipe de cœur, celle des Cowboys de Dallas.
Dudelange’s home!
En attendant, c’est à Dudelange que nous demandons à Patrick quelles sont les qualités d’un bon joueur : « il ne faut pas spécialement être un colosse, on peut très bien mesurer 1,85 mètres pour 90 kilos et exceller, du moment qu’on allie force, endurance et vitesse ». Et sur le terrain, place aux brutes agressives ? « Pas forcément. Le foot US a un côté stratégique, chaque phase de jeu demande une analyse. C’est donc beaucoup plus que de foncer tête baissée dans les adversaires. D’ailleurs, les blessures suite à un contact ne sont pas si nombreuses. Tu vois parfois les ‘‘étoiles’’, mais c’est plus rare que ce qu’on ne pourrait penser ».
A quelques semaines de la découverte de la D3, Patrick et ses hommes ne ménagent pas leurs efforts pour poursuivre leur « American Dream » dans le championnat français. Notre coach, lui, continue de savourer. Avant de le laisser repartir vers le terrain, nous osons lui poser une dernière question, du bout des lèvres : « Patrick, si une autre équipe fait appel à tes services, tu feras quoi ? ». Sans la moindre hésitation, sa réponse fuse : « je fais partie de l’ancienne garde, celle des Dragons. Et Dragon un jour, Dragon toujours. Quoiqu’il arrive, je resterai Dudelange. C’est mon équipe. C’est ma ville ».
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