Jeudi, 10 novembre 2022, un peu avant 8h30 dans la classe de précoce de l’école du quartier Italie. Ce ne sera pas une heure de cours habituelle. Aujourd’hui, Charlotte est de retour. Ce bouvier bernois pédagogique de 2 ans appartient à l’institutrice Mireille Demany. Jos, le « frère » de Charlotte tenait ce rôle avant de partir « à la retraite ».
COMMENT EST NÉE L’IDÉE DU CHIEN PÉDAGOGIQUE ?
Mireille Demany : « Il y a 6 ans, Tania François, ma collaboratrice, et moi avons eu l’idée de faire suivre à Jos une formation en tant que chien pédagogique. Nous savons d’expérience que les enfants n’ont souvent pas envie d’aller se promener. Mais Jos, et à présent Charlotte, sont devenus une véritable motivation pour les enfants à sortir dans la nature. Depuis, ils demandent même régulièrement à aller en forêt, même quand il pleut ! »
COMMENT SE DÉROULE UNE FORMATION DE CHIEN D’ÉCOLE ?
M.D. : « À la base, le chien doit avoir été dressé correctement ! Il doit comprendre les ordres de base et son maître doit connaître parfaitement son chien et son langage corporel. La formation est constituée d’une partie théorique et d’une partie pratique. Elle n’est agréée que si les examens des deux parties ont été réussis et que le formateur peut certifier que le maître et son chien forment une équipe bien rôdée. Ce n’est qu’après l’autorisation du ministère, de la direction de l’école, du collège des bourgmestre et échevins, des collègues de travail et des parents que le chien peut enfin entrer à l’école. »
QUELLE EST LA RÉACTION DES PARENTS ?
M.D. : « Au début, nous avons eu quelques doutes, car nous savons que certains enfants ont peur des chiens et que dans certaines cultures, le chien n’a pas le même statut que chez nous. Cependant, l’ensemble des parents a très bien réagi à ce Projet et leurs retours sont très positifs. De nombreux enfants se sont beaucoup développés au contact avec le chien et aiment raconter à la Maison leurs aventures avec lui. Beaucoup de parents offrent même régulièrement de petits cadeaux à Jos et Charlotte, ce qui me touche particulièrement ! »
À QUOI RESSEMBLE « UNE JOURNÉE DE TRAVAIL » DE CHARLOTTE ?
M.D. : « Le matin, nous allons d’abord faire un petit tour et Charlotte reçoit à manger avant de nous rendre Ensemble à l’école. Lorsqu’elle est dans son rôle de chien pédagogique, je lui fais porter un petit foulard avec l’inscription « chien d’école » ; elle sait alors qu’elle va « au travail ». Ces jours-là, nous entrons dans la salle de classe avec un peu d’avance, afin qu’elle se soit déjà acclimatée avant l’arrivée de enfants.
Après la sonnerie, la chienne accueille les enfants et se laisse caresser par eux. L’excitation est grande chez les enfants de 3 ans, quand ils ont le droit d’aller se promener avec Charlotte. Malgré cela, les sorties sont soumises à des règles. Avant le départ de la classe, nous préparons ensemble le sac à dos de Charlotte. Il s’agit de ne pas oublier sa gamelle, un petit sachet pour ramasser les crottes et bien sûr quelques friandises. Ensuite, nous formons un grand cercle et tous ceux qui en ont envie peuvent offrir à Charlotte une friandise. Quand tout le monde est prêt, nous nous mettons en route avec Charlotte en laisse vers la réserve naturelle Haard. Sur le trajet, nous organisons de petits jeux qui servent également à développer, par exemple, les compétences linguistiques, sociales et émotionnelles des enfants. Grâce à la présence de Charlotte, nos promenades sont devenues bien plus intéressantes et excitantes. »
QUELS EFFETS A JUSTEMENT CETTE EXPÉRIENCE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES ENFANTS ?
M.D. : « Les enfants apprennent à s’impliquer dans cette activité et à respecter les besoins du chien. Lorsque Charlotte est présente en classe, les enfants savent qu’ils doivent rester tranquilles pour ne pas effrayer le chien. Et ça fonctionne parfaitement ! Les enfants sont aussi moins stressés et apprennent grâce à Charlotte bien des choses qui les aident dans leur quotidien. Ils savent prendre des responsabilités, renforcent leur confiance en eux, apprennent à être respectueux à l’égard des animaux et tissent un lien différent avec leur environnement. »
QU’EST-CE QUI VOUS FASCINE LE PLUS DANS CETTE EXPÉRIENCE, EN TANT QU’ENSEIGNANTE ET MAÎTRESSE DE CHIEN ?
M.D. : « Ce qui me fascine le plus à chaque fois, ce sont les enfants qui, au début, ont peur du chien, puis peu à peu surmontent leur peur, prennent leur courage à deux mains pour finir par eux-mêmes rechercher le contact avec le chien. Une petite fille, par exemple, avait très peur du chien. Graduellement, au cours de nos promenades, sa peur s’est dissipée jusqu’au jour où elle s’est mise tout naturellement en classe à caresser Charlotte. La glace était rompue ! Ce fut un moment très émouvant pour moi. »
Schulhündin Charlotte: Der Star auf vier Pfoten
Donnerstag, 10. November 2022, kurz vor halb 9 in der Précoce-Klasse im Wohnviertel Italien. Es ist keine übliche Unterrichtsstunde. Nein, heute ist Charlotte wieder zu Besuch. Die 2 Jahre alte Berner Sennenhündin gehört der Lehrerin Mireille Demany und ist ein pädagogischer Begleithund. Nachdem ihr „Bruder“ Jos schon als Schulhund gearbeitet hat und sich seit Kurzem im wohlverdienten Ruhestand befindet, hat Charlotte diese Aufgabe übernommen.
WIE IST EIGENTLICH DIE IDEE VOM SCHULHUND ENTSTANDEN?
Mireille Demany: „Vor 6 Jahren hätten meine Mitarbeiterin Tania François und ich die Idee, Jos zum Schulhund ausbilden zu lassen. Wir haben immer wieder die Erfahrung gemacht, dass die Kinder oft keine Lust hatten, spazieren zu gehen. Anfangs Jos und jetzt Charlotte sind jedoch ein regelrechter Motivationsfaktor für die Kinder, um hinaus in die Natur zu gehen. Sie fragen regelmäßig, wann wir wieder mit dem Hund in den Wald gehen, sogar wenn es regnet, sind sie motiviert!“
WIE VERLÄUFT DIE AUSBILDUNG ZUM SCHULHUND?
M.D.: „Wichtigste Basis ist eine gute Hundeerziehung! Das Tier muss die wichtigsten Kommandos beherrschen und der Halter muss seinen Hund ganz genau kennen und seine Körpersprache verstehen. Die Ausbildung besteht aus einem theoretischen und einem praktischen Teil. Die Ausbildung hat man erst dann bestanden, wenn man beide Prüfungen problemlos absolviert hat und der Ausbilder sieht, dass Halter und Hund ein eingespieltes Team sind. Nachdem die Einwilligung des zuständigen Ministeriums, der Schuldirektion, dem Bürgermeister- und Schöffenkollegium, von den Arbeitskollegen und den Eltern vorliegt, der Hund versichert und ein Tierarzt ihn kontrolliert hat, kann der Schulhund in den Einsatz.“
WIE REAGIEREN DIE ELTERN AUF DEN SCHULHUND?
M.D.: „Anfangs hatten wir schon unsere Bedenken, da wir wissen, dass einige Kinder Hunde fürchten und in einigen Kulturen Hunde einen anderen Stellenwert haben als bei uns. Die Eltern haben jedoch immer alle sehr positiv auf dieses Projekt reagiert. Wir bekommen sehr positives Feedback von ihnen. Viele Kinder machen durch die Arbeit mit Charlotte wichtige Fortschritte in ihrer Entwicklung und erzählen zu Hause von ihren Erlebnissen mit dem Hund. Viele Eltern machen Jos und Charlotte sogar regelmäßig kleine Geschenke, was ich sehr zu schätzen weiß!“
WIE SIEHT EIN „ARBEITSTAG“ VON CHARLOTTE AUS?
M.D.: „Zuerst drehen wir morgens eine kleine Runde und Charlotte bekommt etwas zu essen, bevor wir uns auf den Weg in die Schule machen. Wenn sie im „Einsatz“ ist, trägt Charlotte immer ihr Halstuch mit der Aufschrift „Schoulhond“, dann weiß sie, dass es zur Arbeit geht. Ich bin immer einige Zeit vor Schulbeginn im Klassenzimmer, damit sie sich schon eingewöhnt hat, wenn die Kinder kommen.
Nachdem es geklingelt hat, begrüßt Charlotte die Kinder und lässt sich dann auch gerne von ihnen streicheln. Die Aufregung bei den 3-Jährigen ist immer groß, wenn es wieder heißt, mit Charlotte einen Spaziergang zu unternehmen. Trotzdem läuft alles ganz geregelt ab. Ehe die Klasse sich auf den Weg macht, wird gemeinsam der Rucksack für Charlotte gepackt. Nicht fehlen dürfen ein Napf und Wasser, Kotbeutel und natürlich Leckerlis. Bevor wir starten, setzen wir uns in einen großen Kreis und jedes
Kind darf, wenn es denn möchte, Charlotte ein Leckerli geben. Sind alle bereit, gehen wir mit Charlotte an der Schleppleine Richtung Naturschutzgebiet Haard. Unterwegs organisieren wir kleine Aktivitäten und gemeinsame Spiele mit Charlotte, während denen z. B. die sprachlichen sowie sozialen und emotionalen Kompetenzen gefördert werden. Unsere Spaziergänge sind durch die Präsenz von Charlotte viel interessanter und aufregender.“
WELCHE AUSWIRKUNG HAT DIESE ERFAHRUNG AUF DIE ENTWICKLUNG DER KINDER?
M.D.: „Die Kinder lernen, sich auf den Hund einzulassen und seine Bedürfnisse zu respektieren. Wenn Charlotte in der Klasse anwesend ist, wissen die Kinder, dass sie ruhig sein müssen, um den Hund nicht zu erschrecken. Und das machen sie wirklich super! Die Kinder sind auch weniger gestresst und lernen mit und durch Charlotte ganz viel für ihren persönlichen Alltag. Sie übernehmen Verantwortung, stärken ihr Selbstvertrauen, lernen den respektvollen Umgang mit Tieren und bekommen einen anderen Bezug zu ihrer Umwelt.“
WAS FASZINIERT SIE ALS LEHRERIN UND FRAUCHEN VON CHARLOTTE AM MEISTEN?
M.D.: „Was mich immer wieder fasziniert, sind Kinder, die anfangs Angst haben, jedoch schrittweise immer mehr Mut aufbauen und schließlich selbst den Kontakt zum Hund suchen. Ein kleines Mädchen hatte zunächst große Angst und hat diese allmählich während unserer Spaziergänge abgebaut, bis sie eines Tages im Klassensaal Charlotte ohne Vorbehalte gestreichelt hat. Da war das Eis gebrochen, was für mich persönlich ein sehr emotionaler Moment war.“